mercredi 4 juin 2008

Quand il n'y a plus de place pour le hasard...

On dit parfois que le hasard n'existe pas, ou au contraire qu'il est à la base de tout.
J'étais plutôt partisane de la seconde option.
Me dire que toutes les rencontres que j'avais pu faire auparavant étaient nées d'une totale fortuité.
Ou encore que tout ce que j'ai pu réaliser par le passé n'aura été que le fruit de coïncidences plus ou moins malheureuses.

Et puis un jour, par hasard si je peux dire, je m'inscris sur un site de micro-blogging.
Et puis quelques jours après, je raccroche mon téléphone en me disant que vivement le mois d'aôut qu'on recommence.

Entre ces deux jours, presque un an a passé.
Enter ces deux jours, ma vie a été bouleversée.

Je ne peux pas dire que c'est une rencontre qui a transformé ma vie, mais ce que je sais, c'est je la vois autrement depuis cette rencontre.

Cette rencontre, c'est celle que j'ai faite l'an dernier avec Bouille, la moitié de Marius.
Rien à priori ne nous destinait aux liens qui nous unissent aujourd'hui.

Son coeur et son corps sont à l'air libre, les miens sont pris et enfermés.
J'écris pour rire,il le fait pour informer.
Je blogue des blagues et lui sa vie.

Et un jour, me voilà à prendre part à l'aventure, embarquée dans le GPS.
C'était en août dernier.
Lancés sans filet, nous avons passé 21 jours ensemble.
Pas toujours facile de faire coïncider la montagne avec la technologie, mes soirées avec ses journées, son moral et le mien.
Puis lentement, au fil de l'eau, aux détours des sentiers, rayons de soleils après orages violents, le coup de fil du soir devenait de plus en plus désiré, attendu.
Lentement, nos vies se sont aperçues toutes seules qu'elles se ressemblaient, que nos parcours n'étaient pas si opposés ni mouvementés que ce que les apparences le laissaient croire.

L'été dernier, j'étais en proie aux doutes, tous les doutes.
Il avait perdu les clés de la sienne.
Ensemble, nous sommes partis à la recherche.
Ensemble, nous avons répondu spontanément chacun aux questions de l'autre.

Au bout de 21 jours, le lien était devenu si fort qu'il ne nous a pas été forcément nécessaire de ne plus nous quitter pour nous apprécier.
Chacun sa vie, chacun son chemin.

Mais ce que nous savions, c'est que nos vies avaient changé au contact l'une de l'autre.
Et de façon radicale.

Inutile de lutter alors quand la proposition de grimper le Ventoux m'a été faite, je me suis cachée dans une des sacoches de Marius et j'ai embarqué en douce.
12 jours.
Un tour de chauffe, bien différent par rapport à l'an dernier où ne ne savions ni l'un ni l'autre où nos vies et cette randonnées allaient nous mener.

12 jours à prendre un plaisir partager à se parler, du parcours du jours bien-sûr, mais qui n'était plus la priorité. La performance n'était plus physique cette fois.
Nous sommes allés au delà.
Bouille a compris que j'avais besoin de gentillesse, de don, de partage, d'écoute et d'épaule. Peut-être ne l'a-t-il pas senti, mais il a donné plus que ce que j'attendais. Une overdose de bonté.
Nous avons approfondi la connaissance que nous avions faite l'un de l'autre voici presque un an.

Par hasard.

Par hasard? Pas sûr!

Dans ses provisions, Bouille avait pris Béné.
Béné, dont je ne connais qu'une heure de voix téléphonée, sur 12 jours de randonnée.
Mais Béné qui cherche, qui tente, qui espère elle aussi trouver ce que Bouille a découvert l'an passé et qu'il m'a fait partager.
Béné et cette heure de causette entre fille qui m'a fermement confirmé que non, le hasard n'existe pas.
Le pourquoi ne regarde que moi, mais ce qu'est devenu ma vie après avoir rencontré Bouille et ce qu'elle pourrait devenir après avoir entendu Béné ne peut que me conforter dans cette idée là.

Non, le hasard n'existe pas, il n'y a que des gens faits pour se rencontrer, partager, s'aimer et enfin se trouver.

Bouille, Béné, Marius et les autres, merci d'avoir fait voler en éclats la carapace dans laquelle j'avais bien voulu m'enfermer pour me protéger d'un ennemi imaginaire que j'appelais à l'époque la vie. Aujourd'hui, la vie, c'est une amie.

Je quitte un instant le chemin, en attendant que le soleil d'août ne nous rappelle ensemble sur les chemins ou au bout du fil.

ML

2 commentaires:

Anonyme a dit…

très beau ce récit ......moi je dis
qu'il n'y a point de hasard,tout est épreuve ou récompense ou prévoyance..
Quelqu'un disait que la providence était le nom de baptème du hasard,quelque prévot dira que le hasard est le sobriquet de la providence..... bisous ta tante.

Lena26 a dit…

Très beau... Merci pour ce texte. Et oui, le hasard n'existe pas !